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Mémoire et cognition

Contexte
Certaines patientes ressentent une diminution de leurs performances de mémoire ou de concentration (cognition), dès le diagnostic du cancer du sein ou pendant et après les traitements (notamment la chimiothérapie). Les troubles sont le plus souvent transitoires, mais peuvent perdurer dans certains cas dans le temps.

Ces troubles sont mal connus et nécessitent d’être mieux explorés.C’est l’objectif de CANTO-COG qui est une étude dédiée aux troubles cognitifs, au sein de la cohorte CANTO.

Plus de 500 patientes dans 8 centres en France ont accepté de participer à l’étude et ont bénéficié d’un suivi de leurs fonctions cognitives avant et après les traitements.

Les tous premiers résultats parmi les 264 premières patientes  ayant participé à CANTO-COG sont présentés.

Objectif de la première analyse
Dans l’étude CANTO-Cog, nous avons cherché dans un premier temps à évaluer les performances de mémoire et de concentration avant tout traitement y compris la chirurgie du cancer du sein.

Méthodes
Les patientes ont rempli des questionnaires pour reporter leur ressenti (plainte) par rapport à leurs fonctions cognitives et elles ont également réalisé des tests de mémoire, de concentration, de rapidité, (etc.) pour objectiver ces troubles à plusieurs périodes de leur prise en charge.

Les résultats présentés ici concernent l’évaluation réalisée avant la chirurgie initiale chez les 264 premières patientes de l’étude. En parallèle, un groupe de 132  femmes sans antécédent de cancer ont également participé à l’étude pour pouvoir comparer les résultats.

Résultats
Avant tout traitement, les patientes sont globalement plus anxieuses que les femmes sans cancer.
Les patientes se plaignent plus fréquemment de leur performance cognitive que les femmes sans cancer (24% vs. 12%). Pour 7,6% des patientes, cette plainte est très intense.

Cette plainte concerne les domaines cognitifs tels que la précision, la concentration, la mémoire, la fluidité du langage, la capacité à alterner des tâches et à faire plusieurs activités en même temps. Elle est particulièrement associée à la sensation de fatigue.

Les tests cognitifs réalisés confirment que certains domaines sont plus altérés chez les patientes (notamment la concentration, la rapidité d’exécution, la mémoire) que chez des femmes issues de la population générale. De plus il n’y a pas toujours de lien entre la plainte et les résultats des tests cognitifs.

« Ces premiers résultats montrent l’importance d’identifier très tôt des difficultés cognitives qui pourraient être accentuées au fil des traitements.
L’analyse des résultats de la suite de l’étude permettra de mieux appréhender la persistance de ces difficultés à l’issue des traitements et de pouvoir mettre en place des solutions pour aider les patientes avec des altérations cognitives, afin d’améliorer leur qualité de vie. »
Isabelle HARDY-LÉGER (APHP, Paris)