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Une convention pour prévenir les effets secondaires des anti-cancéreux entre UNICANCER, CNRGH-CEA et Fondation Jean Dausset – CEPH

Une version de ce texte a été publiée sur unicancer.fr

UNICANCER (qui réunit les Centres de lutte contre le cancer), en collaboration avec le Centre National de Recherche en Génomique Humaine au CEA (CNRGH) et la Fondation Jean Dausset – CEPH (Centre d’Etude du Polymorphisme Humain) au titre du LabEx GenMed, ont conclu, début 2017, un partenariat afin d’identifier les marqueurs prédictifs de toxicité aux traitements anticancéreux sur une cohorte de plus de 10 000 patientes. Ce partenariat s’inscrit dans la finalité de l’étude CANTO dans le but d’améliorer la qualité de vie de ces femmes traitées pour un cancer du sein localisé.

L’étude CANTO (CANcer TOxicities), promue par UNICANCER, porte sur le suivi à long-terme d’une importante cohorte de patientes traitées pour un cancer du sein localisé. Menée essentiellement au sein des Centres de lutte contre le cancer (CLCC), elle a pour but de quantifier et de prévenir les toxicités chroniques liées aux traitements (chirurgie, radiothérapie, hormonothérapie…).

Elle s’appuie notamment sur un suivi des patientes, sur une période de 10 ans, en deux volets : d’une part le recueil d’informations précises sur les traitements reçus, les toxicités observées mais aussi sur la qualité de vie des patientes,  l’impact social et psychologique de la maladie, sa prise en charge, etc ; et d’autre part le recueil d’échantillons biologiques sanguins prélevés régulièrement au cours du suivi des patientes.

« Cette étude va permettre à terme d’améliorer la qualité de vie des patientes pendant et après les traitements, explique Pr Fabrice André, oncologue à Gustave Roussy (CLCC de Villejuif) et coordonnateur de l’étude. Maintenant que nous guérissons de plus en plus de femmes, il faut s’attacher à ce qu’elles puissent vivre avec la meilleure qualité de vie possible en prévenant les éventuelles toxicités et séquelles liées aux traitements. »

Une collection d’échantillons biologiques et de données pour 10 000 patientes

Un des enjeux de l’étude est d’identifier ce qui, dans le patrimoine génétique des patientes traitées pour un cancer du sein non métastatique, favorise le développement de toxicités liées au traitement. Pour y répondre, UNICANCER collabore avec le Laboratoire d’Excellence en Génomique Médicale (LabEx GenMed, issu du partenariat entre le CEA, le CEPH, l’INSERM et l’Université Pierre-Marie Curie) pour réaliser le génotypage des échantillons sanguins collectés et centralisés aux Centre Léon Bérard (CLCC de Lyon), entre 2012 et 2016, chez les 10 000 premières patientes qui ont rejoint l’étude.

La collaboration entre UNICANCER, le CEA, et le CEPH doit en effet permettre d’identifier les variants génétiques prédisposant à la fois à réponse aux traitements et aux effets secondaires des médicaments pour les patientes de la cohorte.

Une analyse génétique pilotée par le CNRGH

Les échantillons d’ADN seront transférés au CEPH puis génotypés au CEA sur les plateformes expertes du Centre National de Génomique Médical, un des leaders européens en génomique médicale, et bénéficieront des plus récentes évolutions technologiques mises en place récemment.

«Cette étude s’inscrit parfaitement dans la stratégie du LabEx GenMed dont le rôle est de participer au développement de la médecine génomique », explique le Dr Jean-François Deleuze, directeur du CEA-CNRGH et du CEPH et coordinateur de GenMed.

Une analyse biostatistique pilotée par le CLCC de Lyon, expert en épidémio-génétique

Les résultats du génotypage générés par le LabEx GenMed seront envoyés au Centre Léon Bérard où ils seront analysés par l’équipe de David Cox, chargé de recherche INSERM et directeur du Groupe Polymorphisme génétique du Centre, en collaboration avec le LabEx GenMed. Ils seront alors mis en regard des données cliniques collectées auprès des 10 000 patientes de la cohorte pour réaliser des analyses bio-statistiques qui permettront d’identifier les variants génétiques qui prédisposent à la réponse aux traitements.

« Grâce à ses ressources, le Centre Léon Bérard est très bien placé dans l’exploration du génome constitutionnel pour étudier les réponses au traitement du cancer du sein, explique David Cox. Cette expertise en épidémio-génétique est très rare en France. »

Des traitements mieux adaptés pour une meilleure qualité de vie

A terme, l’objectif est de mettre au point des tests pouvant prédire les toxicités, puis, d’adapter les traitements à un niveau individuel en fonction de leur risque de survenue.  Ce partenariat s’inscrit ainsi dans la finalité de CANTO d’améliorer la qualité de vie des femmes traitées pour un cancer du sein localisé en prévenant les effets toxiques des traitements.